anonymous
2021-01-31 10:12:41 UTC
Plus tard je reviendrai aux éclairs en tumulte
Quand gronde l'ouragan et claque la tempête
Quand les loups aux aboie cachés sous l'arche occulte
Des forêts sauvages déterrent les squelettes.
Quand le ciel incendié au feu des météores
Verse son sang maudit sur les plaines livides
Et l'hombre des clochers comme un gnome gravide
Pousse un cri de frayeur que ma haine dévore.
Bientôt je reviendrai errer sous ta fenêtre
Spectre défiguré par cet amour cruel
Blessure incurable qui sans cesse martèle
Au cœur des nuits hantées quand les rêves s’empêtrent.
Je resterai tapie, cloîtrée dans le silence
A l'affut d'une plainte venant d'outre-tombe.
Quand la lune en sorcière guidera ta démence
Et vocifèrera l'écho des catacombes.
La forêt toute entière se prosternera
Au pied de mon effroi de n'aimer que toi.
En dessous des feuilles mon poison dormira
Dans le nid ds vipères où veille mon émoi.
Demain je partirai enchaînée à ton âme
Vers des terres profanes aux larmes expirées.
Je ferai des saignées sur mes vœux d'être femme
J'égorgerai la bête et son sang le boirai.
Ouvre-moi ce caveau où ton corps se corrompt
A moi ton seul amant, qui a fui son tombeau.
Laisse moi t'enlacer auprès des vermisseaux
Puis partons effrayer ce peuple d'avortons.
Aux portes de l'enfer, sous ses chaudes morsures
Je plaiderai ta cause en mon âme griffée.
Du hauts de ses falaises, de ses rochers impurs
Ma nuque sacrifiée ira aux assoiffés.